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Critique

Beatriz Milhazes, carnaval floral

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Arts. La Brésilienne expose ses travaux psychédéliques à la Fondation Cartier.
publié le 25 mai 2009 à 6h52
(mis à jour le 25 mai 2009 à 6h52)

Enfant, à l’aide d’un spirographe, il lui était possible de réaliser des rosaces à l’infini ; de jolies associations de couleurs étaient envisageables mais, côté créativité, l’objet montrait vite ses limites : Beatriz Milhazes semble garder une certaine affection pour ce jouet et s’est approprié les fleurs aux pétales géométriques. Pourtant, cette plasticienne n’a pas renoncé à son imagination. Dans sa peinture, les rosaces s’entremêlent avec d’autres formes géométriques, rangées de lignes parallèles ou d’arcs brisés concentriques qui ne sont pas sans rappeler Kupka ou Sonia Delaunay.

Brésilienne, elle a promené ses premiers pinceaux sur la toile au début des années 80, alors que la dictature commençait à accuser ses premiers signes de faiblesse. «A cette époque, les galeries occidentales commençaient à s'intéresser aux artistes venus du tiers-monde», dit-elle, comme pour justifier sa percée sur le marché de l'art international. Passionnée par Matisse, elle explique : «J'ai longtemps hésité avec les techniques figuratives. Depuis quelques années, j'ai vraiment pris le chemin de l'abstraction.»

Arabesques. Cette hésitation se retrouve dans toute son œuvre. On y perçoit des touches qui font écho à un univers plus concret. A la rigueur géométrique, l'artiste carioca oppose des fleurs tropicales aux courbes plus libres. Des arabesques, semblables à des lianes arrachées à une végétation luxuriante, ponctuent ses tableaux.

Beatriz Milhazes travaille