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Libération
Critique

Alerte sur planches

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Dessin. La vision de la crise de Kiki et Loulou Picasso.
publié le 12 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 12 juin 2009 à 6h52)

Pour parler de Kiki et Loulou Picasso dans les colonnes de Libération, il faudrait contorsionner cette page dont les lignes sont trop droites afin de faire exploser des dessins, et ne laisser que quelques mots ici et là. A la fin des années 70, les deux artistes avaient trituré la maquette du quotidien pour en faire un lieu d'explorations visuelles. Avec, pour solde de tout compte, le droit de plier bagages, non sans éclats.

Avec ou sans le collectif Bazooka, le duo de dessinateurs a continué à faire couler l'encre sur des planches. Dernière œuvre en date : une enquête sur la Fraternité des précaires, «une organisation clandestine qui existe depuis un certain temps, susceptible de devenir plus violente dans les jours qui viennent», explique Kiki. A son compte : dégradations de lieux publics et privés, profanations de sépultures, menaces de morts… sans logique apparente ni revendication exprimée. Insaisissables, les précaires sont inconnus du grand public. Imprévisibles, ils n'en sont que plus dangereux.

«L'Office central des inégalités» a donc commandé un rapport d'enquête à Kiki et Loulou Picasso pour évaluer «l'influence réelle sur la société des idéaux de la Fraternité des précaires». Nom de code de cette étude : Engin explosif improvisé. Mais parce qu'il semble plus que jamais urgent d'avertir le public, les deux artistes ont décidé de publier une partie de ce rapport en éditant un catalogue chez l'Association, et en ouvrant une expositi