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Critique

Malstaf ou l’ivresse des sens

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Arts. A la Ferme du Buisson, le plasticien belge propose une quinzaine d’installations interactives qui ébranlent la perception du visiteur.
publié le 17 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 17 juin 2009 à 6h52)

Installé dans un fauteuil, à l’intérieur d’un vaste cylindre aux parois transparentes, le visiteur appuie avec une légère appréhension sur l’interrupteur. Le vent se lève, de plus en plus impétueux, soulevant des myriades de billes de polystyrène, qui tournoient sur les parois dans un bruit de cascade. Assis dans l’œil du cyclone, le spectateur s’étourdit dans ces rafales de particules formant des vagues hypnotiques. Au milieu des éléments déchaînés, un calme étrange l’envahit.

Belle allégorie de la frénésie du monde actuel et de notre tentative de nous maintenir d'aplomb au milieu de la tempête, Nemo Observatorium est l'installation emblématique du parcours «les Sens cibles», proposé par Lawrence Malstaf à la Ferme du Buisson, fraîchement auréolée d'un Golden Nica par le festival autrichien Ars Electronica.

«Aujourd'hui, au lieu de s'adapter à l'environnement, on force l'environnement à s'adapter à nous, Nemo peut être considéré comme un sas d'entraînement destiné à maîtriser ses peurs», explique l'artiste, qui suggère au spectateur de s'y abandonner plutôt que de résister.

Ordre et chaos. Malstaf cherche à provoquer des expériences sensorielles, plaçant le corps au centre du dispositif. A travers une quinzaine d'installations disséminées aux quatre coins de la Ferme, il immerge le public en l'exposant à des impulsions contrastées. Tout comme Nemo,Shaft joue sur cette combinaison de relaxation et de stress, de calme