Une nouvelle fois, le Quai-Branly entreprend de tirer dans les coins. Une expo Tarzan (1) au «musée des primitifs», c'est un peu comme un déballage Mickey au musée de l'Homme, ou un festival de la sonnerie de portable à l'Opéra. Les aventures du héros de la jungle sont un collier de perles racistes passé au cou d'une Afrique de parc d'attractions. «Et alors , rétorque Stéphane Martin, le président de l'établissement, initiateur du projet. La mission d'un musée d'ethnologie n'est pas d'infliger des cours magistraux à ses visiteurs. Aujourd'hui, les gens arrivent avec en tête leurs propres images, celles que véhiculent la télé et le cinéma. A nous de les amener à questionner ces images.»
Repassons-nous donc le film. Tarzan naît en 1912 sous la plume d’Edgar Rice Burroughs (1875-1950), Américain qui n’a jamais mis les pieds en Afrique et qui, d’ailleurs, ne se donnera jamais la peine de s’y rendre. Burroughs lui-même a ses propres images en tête : en 1893, il découvrait les pavillons africains à l’Exposition universelle de Chicago, ainsi que les muscles d’Eugen Sandow, culturiste allemand qui s’exhibait en slip peau de panthère en tirant sur des élastiques (d’où les «sandows»). Ce sont des choses que l’on n’oublie pas quand on a 18 ans, comme Burroughs à l’époque.
Le premier roman, Tarzan of the Apes, a beaucoup de succès aux Etats-Unis, mais, dans le reste du monde, c'est d'abord par les bandes dessinées et les films que Tarzan se fait connaître. En Fr