Les mannes de Jean-Jacques Rousseau, ainsi que le vif goût français pour le patrimoine, viennent d’agiter de manière cocasse une petite localité du Val-d’Oise. Cette ville est Montmorency, chère au cœur des amis de Rousseau (il y a passé quelques années fameuses), et l’objet de l’agitation est une maison nommée l’Ermitage.
En s'y installant en avril 1756, c'est à la tranquillité du lieu (qui perdure peu ou prou) que Jean-Jacques Rousseau vient goûter. La bâtisse lui est prêtée par sa grande amie Madame d'Epinay. Un an et demi plus tard, suite à une brouille avec cette dernière, le philosophe déménage pour une autre demeure de Montmorency, la villa du Mont-Louis. «On les confond souvent», explique Michel Rival, historien passionné de Rousseau. «Des deux, c'est au Mont-Louis qu'il va résider le plus longtemps, mais les amateurs de Rousseau sont plus attachés à l'Ermitage.»
Musée. Dans cette dernière maison, le philosophe s'éprend de Sophie d'Houdetot. Belle-sœur de Madame d'Epinay, elle l'inspire pour l'écriture de la Nouvelle Eloïse. C'est également à l'Ermitage qu'il rédige les débuts de son roman épistolaire. Deux siècles et demi plus tard, Jean-Jacques Rousseau repose au Panthéon, la maison du Mont-Louis abrite un musée consacré à l'auteur des Confessions et le site de l'Ermitage accueille une clinique psychiatrique depuis 1956.
Montmorency est toujours calme. Mais voilà deux mois, la mairie a donné son accord à un permis de démolit