Le «Marquee» à l'entrée, avec ses rangées d'ampoules qui clignotent, ne trompe pas : la rétrospective Philippe Parreno du Centre Pompidou baigne dans l'imaginaire filmique. Vidéo, timecode, salles tantôt obscures, tantôt éclairées… le temps de l'expo est «un scénario qui se développe», selon la commissaire Christine Macel. Le but n'est pas de créer des objets, mais d'utiliser des œuvres de Parreno pour un scénario. Les visiteurs deviennent spectateurs, éventuellement acteurs, le temps de la visite.
Un coup d'œil à l'espace de 1 200 m2 quasi vide, avec ses baies vitrées liant la rumeur de la ville à la quiétude de la galerie, et des rideaux tombent.
Sur un mur qu’on pensait blanc, une sérigraphie à l’encre phosphorescente se dévoile. Dans le noir, la salle laisse filer un filet de lumière qui finit sa course sur un écran de 12 mètres de large. Des visiteurs s’assoient, un film commence. D’un train, la caméra montre des planches de bois fondus dans la vitesse. Le véhicule arpente des sentiers à l’orée de bois ensoleillés, collines herbues. Le temps est suspendu. Dans le cadre, des badauds regardent l’engin passer. Ils ont arrêté de bouger, fixent la caméra. Des deux côtés de l’écran, les regards se croisent.
Pendant huit minutes, le film alterne les paysages silencieux, sublimés par la pellicule. Titre de la vidéo : June 8, 1968, temps du transport de Robert Kennedy de New York à Washington. Parreno remonte ainsi un temps imagé, offrant une r