Il fallait, pour assister au défilé de la Belge Ann Demeulemeester, au moins être en noir, slim ou legging, superposition de tee-shirts étroits et intelligemment déchirés. Ou mieux, une robe longue grise du soir, dos nu, tête rasée surmontée d'un minuscule chignon. Sur l'esplanade du Trocadéro, où se pressent en ce samedi après-midi les touristes heureux de profiter du vent et du soleil, ce petit rassemblement néo-punk chic ultra branché ressemble à une messe intime dédiée à la créatrice belge. A l'intérieur, sous une verrière surchauffée du Musée de l'Homme, les garçons, au diapason, défilent, dépoitraillés, longs colliers de chaîne ou barbelés. Pantalon étroit, gilet sans manche porté à même la peau, magnifique manteau de soie léger comme ceux qui habillent les boxeurs : le vestiaire, parfaitement maîtrisé, se décline minimal, noir, blanc ou couleur chair. Détail SM qui sème le trouble : de larges ceintures de cuir, mi-corset, mi-harnais enserrent les hanches étroites des jeunes hommes. Moins chanceuse, l'autre créatrice belge, Véronique Branquinho, ne défile pas cette fois-ci. La crise a eu raison d'elle, sa maison de couture a fermé. Victime comme Christian Lacroix d'une déroute financière.
Que fait un garçon de 11 ans quand il récupère par hasard la clé d'une suite d'un palace parisien ? Il joue au petit mec. C'était le pitch du petit film initiatique réalisé par Samuel Benchetrit pour introduire le défilé Yves Saint Laurent. On y voyait