Impossible de se perdre sur le chemin qui mène à Tadashi Kawamata. Une seule passerelle conduit en effet jusqu'à l'Observatoire que le Japonais a conçu en 2007, à l'occasion de la première édition de la manifestation Estuaire, puis complété cette année pour la deuxième version d'une «aventure» sédimentaire ayant toutefois prévu de s'évanouir pour de bon dans la nature en 2011.
La passerelle en question a été construite en bois massif. Contrairement aux autres chantiers de ce type, les planches n’ont pas été disposées dans le sens de la largeur, mais de la longueur, amplifiant la notion de fuite dans l’espace. On marche ainsi, mine de rien, pendant un petit kilomètre, au milieu d’une végétation dense, prairies et roselières formant une sorte de Camargue océanique et facétieuse où l’eau aurait décidé de jouer à cache-cache avec la verdure. D’ailleurs, l’édifice est situé à Lavau-sur-Loire, village de la Loire-Atlantique qui ne garde plus du fleuve qu’un lointain souvenir, n’étaient les périodes de grandes marées - comme ce week-end, où l’élément liquide s’en revient faire un clin d’œil fugace aux parois de la bourgade.
«Labyrinthique». Arrivé au bout du chemin de bois de Kawamata, on tombe donc sur cet Observatoire qui n'est rien d'autre qu'un sobre mirador, du sommet duquel on embrasse la vastitude, permettant de saisir le contexte spécifique d'Estuaire : la cambrousse à perte de vue, certes, mais aussi, dans le lointain, des toits en