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Critique

«Brüno» : le politiquement correct trématisé

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publié le 22 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 22 juillet 2009 à 6h51)

Brüno est une personne fragile, et sans doute sentimentäle, comme tendrait à le prouver son sérieux tropisme pour le short cuir. Certes, Brüno a un accent autrichien à couper au couteau et des tendances néonazies canal historique, mais c’est pour mieux faire avancer le milieu de la mode : militer pour qu’il y ait plus d’eurodance dans les défilés, plus de mannequins aryens, plus de trémas sur les noms. Qui le lui reprocherait ? Pas nous, qui aimons Brüno comme un frère.

Certes, Brüno n'a pas toujours été chic avec Diesel, son sextoy asiatique qu'il a un peu laissé tomber comme une merde alors que franchement il n'est pas prêt d'en retrouver un qui se prête à tous ses caprices sexuels, à commencer par la très acrobatique sodomie par jet propulseur. Mais Diesel était condamné à être un jourout. Comme toute personne évoluant dans le giron de Brüno, une personne qui ne connaît le mönde que sous la lumière de l'avant-garde : du mïeüx, du in.

Mireille Mathieu. Brüno aime bien Los Angeles, et c'est dommage qu'Hollywood ne le lui rende pas mieux. Il saurait gré à tout le monde d'apprendre à perdre quelques après-midi ensoleillées à écouter une personnalité de grand talent comme Paula Abdul raconter devant la Brüno caméra comment elle se bat pour le caritatif, et comment elle fait valoir sa notoriété de Paula Abdul pour que naisse un monde meilleur. C'est vrai, elle dit ça assise sur un ouvrier mexicain qui a eu la gentillesse, pour que vive le Brunö