Menu
Libération

La tôle éthique d’Attia

Article réservé aux abonnés
Arts. Le plasticien présente «Kasbah» à Tours.
publié le 25 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 25 juillet 2009 à 6h52)

Aucun doute, Kader Attia a vraiment une formidable capacité à comprendre un lieu et à l'investir de ses œuvres, réalisées en ce cas «in situ», selon l'expression convenue. L'artiste le prouve une nouvelle fois ici, avec une installation magistrale qui occupe la majeure partie du Centre de création contemporaine de Tours (CCC). Intitulée Kasbah (titre également de l'exposition dans son ensemble), elle s'étale en effet sur environ 350 m2 (peut-être sa plus grande pièce) et se compose de pneus, d'antennes paraboliques et surtout de tôles ondulées qui, disposées de façon chaotiques, tantôt à plat, tantôt à l'oblique, évoquent des toits de favelas ou de bidonvilles vus du dessus.

Fractures. Passé le choc visuel, le spectateur se rend vite compte qu'il est en outre invité à marcher sur ces tôles, fixées sur une structure en bois à une vingtaine de centimètres du sol. Kasbah devient alors un espace de passage, de vie et de communication, une plate-forme d'échanges, comme en témoignent les nombreuses manifestations (rencontres, séminaires, spectacles de danse, workshops) qui ont lieu pendant l'exposition.

Entièrement réalisée avec des matériaux de récupération, l'installation incarne la réflexion que Kader Attia mène depuis ses débuts, il y a une dizaine d'années, sur l'état du monde, la réalité sociale, les fractures Nord-Sud, Occident-Orient, la pauvreté, le déracinement. Et bien évidemment l'architecture qui, à l'exemple de celle, insta