Un lieu donnant à la musique une résonance particulière, voilà comment pourrait se rêver le Palais du Facteur Cheval, à Hauterives (Drôme), où se tient la 6^e édition des Musicales du Palais, les samedis 25 juillet et 1^er août. C'est en 1912, après trente-trois ans de labeur, que le facteur acheva son «Palais idéal» en galets récoltés sur ses tournées. Fleuron d'art naïf, son architecture biscornue fut classée en 1969 par Malraux, ministre de la Culture.

Décrit comme un Angkor de poche, le site est le fruit d'une obsession, prolongée l'an passé par le chanteur rock français Manset, auteur, dans la foulée d'une expo-photo au musée de la Poste en 2007, d'un volume sur le thème, A la poursuite du Facteur Cheval (NRF, 2008). Et aujourd'hui, c'est le baladin Murat, surnommé «Léo Ferry», qui est attendu Aux marches du Palais. Référence surréaliste, la vie de «Petit Poucet à l'envers» de Ferdinand Cheval a inspiré l'idée de semer des rencontres musicales dans cet univers minéral. Les musiciens de saison se croisent là, comme dans une Villa Médicis décalée animée par Christophe Bonin, autour des musiques pionnières du sud des Etats-Unis, nées elles aussi du rêve, au fil du chemin.

Après Manset, l'auteur de Y'a une route, c'est donc Jean-Louis Murat qui vient ce samedi du Mont-d'Or à la rencontre du Facteur Cheval. Dans la tradition maison, le créateur de Saint-Ex jouera une composition originale de circonstance.

«Fils de pays