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Libération
Critique

Un «Képi blanc» bien vissé

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Théâtre. Sonia Chiambretto imagine le monologue inquiet d’un légionnaire.
publié le 25 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 25 juillet 2009 à 6h52)

La Légion étrangère, Sonia Chiambretto est fondée à en parler : elle a grandi à Aubagne, juste en face de la caserne. Et passé des après-midi et des soirées dans les bars des environs, à discuter avec des soldats. Tout est parti de là, de ces dizaines d'heures à écouter confidences et confessions. Jusqu'à ce qu'elle décide d'en tirer un texte - un long poème - intitulé Mon Képi blanc. Il est peu probable que les autorités militaires le fassent un jour réciter aux recrues.

Sonia Chiambretto ne chante pas exactement la virilité et l'amour du drapeau. Son monologue ressemble plutôt à la description hallucinée d'un combat intérieur. Le metteur en scène Hubert Colas, qui travaille à Marseille, a présenté au début du Festival, au cloître des Carmes, un texte écrit par lui-même, le Livre d'or de Jan, au charme évanescent (Libération du 11 juillet). Sa mise en scène de Mon Képi blanc, présentée en octobre 2007 au festival ActOral de Marseille et reprise à la chapelle des Pénitents blancs, est d'une autre intensité.

Planté à l'intérieur d'un cube tendu de rouge - un catafalque-, l'acteur Manuel Valade est filmé en plan américain tout le temps de sa prestation. Le texte de Sonia Chiambretto est ponctué de déflagrations écrites en majuscules : tous les «ON», comme dans «légiON». Manuel Valade les fait claquer jusqu'à l'absurde, comme les roulements d'une musique étrange. Sonia Chiambretto dit avoir cherché une «matière sonore» qui con