Comptez une bonne quinzaine de minutes en pente cabossée pour monter à la Villa Noailles, depuis le centre-ville de Hyères. De là-haut, la vue porte loin sur la Méditerranée, jusqu'à l'île de Porquerolles, avec la presqu'île de Giens qui pointe sur la droite. La villa surplombe le tout, empilement de cubes perpétuellement anachronique dans ce paysage de bâtisses provençales, voulue dans les années 20 par le vicomte de Noailles et sa femme comme un bouillon d'architecture moderniste. Midi festival s'est installé depuis quatre ans dans un coin de son jardin avec l'idée de «combler un vide dans l'été, dans une région qui manque de rendez-vous musicaux en dehors de la chanson et du jazz», comme l'explique Frédéric Landini, régisseur à l'année à la Villa Noailles et initiateur de ce festival petit format (trois soirées, quatorze groupes, 62 000 euros de budget financé par l'agglomération, le département et la région).
Privilège. Pendant que le Pantiero de Cannes, autre jeune structure régionale, verse dans l'electro dansante, Midi, qui s'est achevé hier soir, se concentre sur «une vision exigeante» de la pop, symbolisée à ses yeux par le trio américain Animal Collective, «qui a joué en 2007 et qui était un fantasme ultime, celui qui a motivé à lui seul la création du festival». Les groupes invités sont en général inconnus hors des sphères indépendantes (Jeffrey Lewis, François Virot, Telepathe, The Wave Pictures, Skeleton$ pour cette édi