Inscrire un bâtiment contemporain dans une belle ville moyenâgeuse comme Troyes, qui compte dans son centre tant de mètres carrés de vieilles maisons à pans de bois, est un défi pour tout architecte. Comment, dans ce quartier en forme de bouchon de champagne si patrimonial, éviter un pastiche de plus, ou un ovni radical hors contexte ? Ainsi le petit campus universitaire des comtes de Champagne, livré par Lipsky + Rollet, a su se glisser là comme une nouvelle pépite architecturale.
Confort. Cet ensemble défie la cathédrale, des barres des années 1970 et des édifices du XVIIIe siècle, tissant un lien entre ces trois éléments très hétérogènes, créant un nouveau pôle central pour les étudiants. Car Troyes, encore mal remise de ses cicatrices après la crise de l'industrie textile, mise aujourd'hui sur un développement universitaire, en accueillant 8 600 étudiants.
Si le maire François Baroin a été séduit par ces deux architectes, c’est que leur équipement de confort estudiantin est aussi un projet urbain, qu’il n’est pas d’un seul bloc mais réparti entre quatre bâtiments. Disposés en quadrangle ouvert, sur le principe du «lawn» (pelouse) américain, le restaurant universitaire, les logements et bureaux du Crous, le gymnase et une salle polyvalente sont desservis d’un côté par une place-agora qui mène vers les ruelles anciennes. De l’autre côté, une promenade relie la cathédrale à la Seine, en plusieurs séquences piétonnières, d’allées en belvédère, de pa