Pas intimidée par la cour d’honneur, la scénographie de Bert Neumann monte à l’assaut du palais des Papes. Un immense échafaudage est dressé contre la paroi. Ce déploiement de gigantisme a déjà fait ses preuves : le spectacle a été créé ce printemps sur une base aérienne des environs d’Utrecht (Pays-Bas).
L'action de Casimir et Caroline se déroule dans un parc d'attractions à Munich durant la fête de la bière, peu avant la victoire du nazisme. On peut voir dans l'empilement des plateformes et des tubulures un envers du décor ; le squelette de la montagne russe, par exemple. La verticalité exige des acteurs condition physique et sens de l'équilibre : ils montent et descendent d'un niveau à l'autre tout au long du spectacle.
Carrousel. De la fête foraine, les deux metteurs en scène ont aussi retenu l'idée de fond musical permanent. Pas de flonflons de bal, mais une pulsation rock jouée live par des musiciens qui restent, eux, au niveau du sol, à l'image de leur partition, plutôt répétitive et monotone.
La pièce de Horváth raconte comment Casimir, le chauffeur qui vient d’être licencié, et Caroline, sa fiancée, se disputent, se perdent, se retrouvent et se perdent tout à fait. Un petit carrousel sentimental à l’intérieur du grand manège social où ouvriers et employés côtoient patrons, notables et voleurs, venus s’amuser malgré la crise économique. On y boit sec, les couples se font et se défont, on s’y prostitue pour quelques marks, la violence et l’angoi