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Interview

«Les corridors, une fatalité»

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Architecture. L’ingénieur Pierre-Michel Delpeuch sur la mobilité dans les aéroports :
publié le 1er août 2009 à 6h52
(mis à jour le 1er août 2009 à 6h52)

Ingénieur, architecte, Pierre-Michel Delpeuch, est directeur de l’activité Villes&Territoires du groupe d’ingénierie Iosis et a longtemps participé à la conception d’aéroports. Des bâtiments de plus en plus grands, dans lesquels les distances s’allongent et où des trottoirs roulants accélérés et efficaces rendraient bien service. Mais ce n’est pas si simple. Explications.

Marcher le long de corridors interminables à l’aéroport, est-ce une fatalité ?

Oui, et c’est incontournable. Tout vient de la gestion de l’espace. L’organisation en plan d’une plateforme aéroportuaire, c’est une sorte de pavage avec des modules sur lesquels viendront se garer les avions. Un gros avion, cela occupe un carré de 80 mètres de côté. Un terminal aéroportuaire international, c’est dix, vingt, trente appareils à parquer en même temps. Surtout dans la logique du hub où l’on ne cherche pas à répartir les avions sur la journée mais où l’on veut donner aux passagers une très grande latitude de correspondances sans qu’ils aient à attendre des heures. Pour cela, il faut que les vols arrivent en même temps et chaque grand aéroport cherche à accueillir le plus grand nombre d’avions simultanément. C’est idéal pour l’activité des compagnies aériennes mais du point de vue de la gestion de l’espace, c’est très défavorable.

Y a-t-il des plans pour s’en sortir ?

On a différentes logiques possibles. On peut choisir de faire de petits terminaux pour trois, quatre ou cinq avions. Ils ont une bonne compacité et pas le défaut de vous faire marcher des kilomètres. C’est la logique des terminaux de Charles-de-Gaulle 2, les A, B,C, D, q