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Critique

«Signore & Signori», adultères à l’italienne

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Reprise. Sortie en 1966, la farce acerbe de Pietro Germi dépeint les turpitudes de la bourgeoisie de province dans les années 60.
publié le 1er août 2009 à 6h52
(mis à jour le 1er août 2009 à 6h52)

Si l'on s'amuse à demander spontanément autour de soi des titres de films ayant reçu la palme d'or à Cannes, il est peu probable que Signore & Signori soit mentionné. Pourtant, les tablettes ne mentent pas, qui accolent le titre du film de Pietro Germi à la récompense suprême en 1966, ex aequo avec Un homme et une femme de Lelouch qui, on doit bien l'admettre, marqua nettement plus les esprits cocardiers. Cette année-là, la présidente du jury se nomme Sophia Loren et la comédie italienne bouge encore.

Suicide foiré. Dans le genre, Signore & Signori est un manifeste rageur qui règle son compte à la moyenne bourgeoisie italienne, à travers le canardage en règle d'un microcosme provincial - l'action se situe à Trévise - dont le quotidien oscille entre magouilles, fiestas et trahisons à tout va. «Ici chacun médit de chacun», note l'un ; «Mieux vaut mentir que perdre la face», théorise l'autre, ajoutant plus loin : «Vous voulez une maîtresse, faites donc, mais par pitié, restez discret.»

Signore & Signori se compose de trois histoires distinctes, où l'on croise les mêmes protagonistes englués dans la veulerie la plus crasse. Un type fait croire qu'il est impuissant… avant de se taper la femme du médecin qui l'a trahi. Un comptable «employé de la banque catholique» plaque sa marâtre d'épouse pour une serveuse de bar… jusqu'à foirer son suicide et retrouver bobonne qu'il exècre pourt