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Libération

L’éthio-funk secoue Fiest’à Sète

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World. Le festival, qui s’achève vendredi, accueillait lundi deux stars éthiopiennes.
publié le 5 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 5 août 2009 à 6h51)

C’est une pleine lune qui fait briller la Méditerranée. Une eau émeraude à peine ridée sous la lumière sert de toile de fond à la scène du théâtre de la Mer (dit aussi Jean-Vilar). La magie du décor, une musique envoûtée, ce lundi soir, suffisent à l’enthousiasme des 1 500 spectateurs entassés sur les gradins de cette 13e édition de la Fiest’à Sète, avec une vingtaine de groupes qui défilent depuis le 25 juillet.

Fureur. Le théâtre est complet pour cette nuit spéciale «Ethiopiques». Soit deux groupes centrés sur deux vétérans, façon Buena Vista abyssine, de la scène d'Addis-Abeba, du temps du swing qui y fut introduit dès la fin des années 40, mêlé à quelques rythmes du cru. Sur la corniche de Sète, dénommée «l'île singulière», c'est le plus jeune qui a commencé. Mulatu Astatke, 66 ans, calvitie neige, costume de la même tonalité, allure plutôt cubaine qu'éthiopique, tapote en douceur sur des timbales, deux caisses claires emblématiques des musiques de Cuba, laissant la fureur au groupe qui l'accompagne. The Heliocentrics, huit enragés anglais qui transmutent la musique éthiopienne en une cadence déroutante sous le leadership du batteur Malcolm Catto. Cet éthio-jazz qu'Astatke avait inventé dans son pays à la fin des années 60, fort de sa formation à Londres, New York et à l'université musicale de Berkekey (Boston) où il fut le premier étudiant africain, dit-on, en ramenant swing, funk, tempos latinos, pour devenir une célébrité du vibraphone et des congas. G