C’est une petite pomme rutilante au parfum fleuri comme un jardin de curé. On l’a goûtée pour la première fois dans l’insouciance d’un soir d’été, la semaine dernière. Et en dégustant sa chair blanche et légèrement acidulée, on a croqué d’un coup dans un gros morceau de nostalgie, celle des pommes rebelles, canailles, cueillies dans l’arbre, gaulées à coups de trique et tombées sans le regain d’août. Qui mieux que cette petite pomme de Rose, puisque c’est son nom, peut vous donner envie de ruer dans les brancards de la standardisation alimentaire, du pomologiquement correct qui font que les pommes de nos étals contemporains sont baptisées avec des noms de meneuses de revue, briquées comme une calandre de Pontiac et, surtout, vous laissent un arrière-goût d’uniformité triste comme un quarteron de pommes sous cellophane.
Arômes. Alors si vous aussi en avez soupé de ces fruits calibrés au pied à coulisse, prenez le maquis avec les Croqueurs de pommes des collines du Perche qui ont répertorié plus de 200 variétés de pommes et de poires dans les prévergers de ce paysage de bocages délimité à l'est par le Bassin parisien et à l'ouest par le Massif armoricain. Vous y découvrirez des fruits que l'on croyait disparus comme la Belle fille, une pomme qui donne un très bon jus et que l'on peut croquer de décembre à février ; la Cousinette, une pomme à chair fine et tendre, un peu rosée sous la peau ; la poire de Râpâsse, qui «servait à faire le "pâté" d'automne, sort