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Mal de l’air dans la Biosphère

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En 1987, le site Biosphère II est construit dans le désert de l’Arizona. Cette pyramide de verre reproduit un système écologique artificiel clos. Huit scientifiques vont vivre pendant deux ans, coupés du monde, sur cette planète miniature. Mais le séjour vire au cauchemar.
publié le 14 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 14 août 2009 à 6h52)

Et si l’homme, autant que le Dieu de la Bible, avait le pouvoir de créer à son tour une nouvelle Terre et ses merveilles ? S’il pouvait façonner à sa guise un mini-océan de 3,5 millions de litres d’eau salée, recréer un désert de sable, donner vie à une microforêt équatoriale… Le tout cohabitant en parfaite harmonie dans un espace qui pourrait se parcourir en quelques minutes. Une création de toutes pièces, non pas en sept jours, mais en infiniment moins de temps qu’il fallut, par exemple, pour édifier les cathédrales… Et si cette vraie Terre en miniature surgissait au milieu du désert, durait au moins cent ans et œuvrait au bien de l’humanité ? Il y ferait bon vivre pour y subsister en totale autonomie. Un nouvel Eden en somme, édifié par la grâce des levées de fonds et des dernières avancées technologiques et surgissant devant les yeux du monde ébahi. Alors, chiche ?

Ne pouffez pas de rire, cette Terre bis existe bel et bien et c'est tout sauf une chimère. Quoique… Elle a pris la forme d'une bulle d'acier et de verre totalement hermétique et furieusement high-tech dans laquelle la vie, reliée à des milliers de capteurs, s'écoule désormais «sous cloche». Si elle ne passionne plus comme autrefois les foules accourues en masse lors de son lancement spectaculaire en 1991, elle est toujours là, en dépit d'appétits immobiliers prêts à la transformer en hôtel de luxe ou en parc d'attractions. Posée sur son socle de béton dans le désert nord-américain, à Oracle dans l'Ariz