L'Hestejada de las arts d'Uzeste Musical («Fête des arts» en gascon) ne manquera encore pas d'originalité cette année. Cette 32e édition, «Catastrophe et utopie», met l'accent sur le côté «poïélitique», politique et poétique, de la création musicale. Bernard Lubat, directeur artistique, revient sur le festival.
Quelles sont les particularités de l’Uzeste musical ?
Ça fait trente-trois ans que le festival dure, c’est déjà une espèce de particularité ! Il marque la rencontre entre des minorités actives de France et d’Europe qui agissent pour l’artistique, la culture, la pensée, la littérature, à l’opposé des sentiers industriels battus et rebattus. Plus particulièrement, Uzeste est un laboratoire qui produit, réfléchit la musique contemporaine improvisée. Depuis quelque temps, une esthétique post-jazzistique s’installe, aussi savante que la musique écrite. On peut faire une analogie avec la peinture non figurative. Il s’agit d’une abstraction ludique, la musique n’est pas faite d’un seul commencement mais vient de partout. Toutes les formes anciennes explosent.
Quel événement ne faut-il pas manquer ?
Difficile à dire, car on a prévu l’imprévisible. Mais parmi les performances à venir, on peut mentionner celle de Sylvain Luc, un guitariste fabuleux qui vient du post-jazz. Ou encore Joëlle Léandre, la musicienne contrebassiste et vocaliste. Elle est très post-jazz, carrément radicale, féministe. Elle exagère, quoi. Et puis Médéri