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Holmes, entre ombre et lumière

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Si le célèbre détective a brillamment résolu «l’affaire Dreyfus», il a aussi croisé le chemin de Sigmund Freud pour des problèmes de toxicomanie.
publié le 19 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 19 août 2009 à 6h52)

L’existence réelle de Sherlock Holmes est donc avérée. Nous voulons dire son existence matérielle, comme homme de chair et d’os, indépendamment des élucubrations de Conan Doyle, qui n’a saisi que par bribes, et à travers Watson, la biographie du détective. Pierre Bayard, professeur de littérature qui est un peu le Galilée de la fiction, l’a bien compris. Il a démontré (1) que souvent les personnages de roman étaient plus vrais que leurs auteurs, qu’ils agissent en dehors de leurs soi-disant créateurs. Ainsi, nous pouvons raconter la vraie vie de Sherlock Holmes, cet être qu’on dit imaginaire et qui fut plus vrai que vous et moi.

Rappelons par exemple un fait historique aujourd’hui admis par tous : Holmes a résolu, dans sa vie, certains cas qui ont influé de manière décisive sur le cours de l’Histoire. Sans Holmes, par exemple, cette «affaire Dreyfus», dont il était contemporain et qui a tant modifié le cours de la politique française, n’eût pas connu le déroulement que nous savons ; sans Holmes, le capitaine, accusé à tort, aurait sans doute fini sa vie dans sa cabane de l’île du Diable ; sans Holmes, les antidreyfusards eussent bruyamment triomphé des valeurs républicaines et imposé à la France leur culture de l’autorité et de la tradition. C’est Michael Hardwick, holmésien voué à la vérité historique, qui a fait cette bouleversante découverte. Le véritable héros de l’affaire Dreyfus, ce n’est pas Mathieu Dreyfus, ce n’est pas Bernard Lazare, ce n’est pas le colonel Picquart