Une petite flèche peinte sur le bitume signale l'entrée du Hacker Space festival (1), en bordure de la voix de RER, dans les effluves nauséabonds des cheminées du complexe pharmaceutique Sanofi Aventis à Vitry-sur-Seine. L'environnement peu amical ne semble pas miner l'enthousiasme qui règne dans la cave du 6 bis, friche artistique dans un dépôt de chemin de fer désaffecté, qui abrite le premier hackerspace français, le /tmp/lab (2). Dans cet atelier public de création de technologies et de recherche bourdonnant, on manie le fer à souder, on modifie des circuits électroniques, on programme, mais on apprend aussi à fabriquer un four à énergie solaire, un générateur d'électricité éolien, des savons et sodas ou encore à cultiver ses propres bactéries pour obtenir du kéfir
«Ensemble». La centaine de participants, artistes, codeurs, activistes, sont venus d'une dizaine de pays européens pour partager leur savoir-faire lors de cette deuxième édition qui a eu lieu fin juin. Un festival de hackers, au sens large du terme, qui dépasse le simple rassemblement de surdoués de l'informatique. «Pour beaucoup, le hacking c'est l'intrusion illégale dans une machine. C'est très réducteur. C'est plutôt une utilisation créative, décomplexée et démystifiée de la technologie», tient à préciser son organisateur Philippe Langlois, expert en sécurité informatique. «Dans tous les domaines, on essaye de faire des choses avec nos propres moyens, sans dépe