La réalité de Holmes ne faisant plus aucun doute, il faut maintenant discuter de son éternité. Chaque année, de nouveaux ouvrages sont publiés qui font revivre l’homme de Baker Street. Hollywood, à la fin de 2009, sortira un nouveau film consacré à Holmes, mis en scène par Guy Ritchie, dont la bande-annonce laisse présager une mise en scène radicalement modernisée. Les sociétés holmésiennes sont légion et leur activité est prodigieuse. Mais l’hypothèse de l’éternité de Holmes provient de certaines sources plus audacieuses.
A la fin des années 30 la Century Fox, compagnie de cinéma californienne, se lance dans l’adaptation des aventures de Sherlock Holmes. Pour le rôle-titre, elle engage un acteur peu connu mais dont le physique et la diction correspondent parfaitement à la personnalité du détective, Basil Rathbone, qui sera pour des générations de holmésiens l’incarnation idéale de leur héros avant d’être détrôné par Jeremy Brett dans une série remarquable produite par Granada et diffusée sur ITV. La réalisation des films de la Fox est honorable, les décors et les costumes sont fidèles et la superbe Ida Lupino vient enrichir une distribution très professionnelle. Seule faute de goût : le rôle de Watson est confié à Nigel Bruce, comédien lourdaud qui surjoue la naïveté supposée du docteur, jusqu’à en faire un benêt ridicule, déviation qui trahit gravement la réalité historique, puisque Watson est, au contraire, un homme fin, intelligent, énergique, qui souffre seulement de la