La dernière preuve de l’existence de Holmes, c’est qu’on peut le rencontrer. Il habite en effet en France, sous les traits avenants d’un journaliste qui vit dans une maison où l’on retrouve, jusqu’au moindre détail, le style et l’ameublement de l’appartement du 221b Baker Street. Ce journaliste s’appelle Thierry Saint-Joanis et il préside la Société Sherlock Holmes de France. Certes, son incarnation de Holmes est métaphorique : il s’est identifié à son personnage jusqu’à en adopter le cadre de vie. Le vrai Sherlock Holmes, lui, est bien mort dans les années 1920 dans une petite maison du Sussex où il s’était retiré et où il s’adonnait à sa nouvelle marotte, l’apiculture.
Mais justement, la passion avec laquelle Saint-Joanis exerce ses activités - voyages d'étude, colloques savants, publications érudites et dîners farfelus - est la preuve la plus sûre de la validité de notre thèse. Ils sont des milliers, à l'image de Saint-Joanis, à perpétuer la mémoire du détective au sein de sociétés actives et bien organisées, les sociétés holmésiennes, dont on trouve des spécimens dans des dizaines de pays. Condition première pour espérer en faire partie : croire à l'existence de Sherlock Holmes, admettre que Watson est le seul auteur du «Canon» (les soixante nouvelles et les quatre romans originels, lire ci-contre) et que Conan Doyle ne fut que l'agent littéraire du duo de Baker Street.
C'est un ecclésiastique anglais du début du XXe siècle, Ronald Knox, aumônier cathol