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Critique

Gindou

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publié le 29 août 2009 à 6h53
(mis à jour le 29 août 2009 à 6h53)

Cinéma

Séquence bucolique : la nuit tombe sur Gindou, un charmant village perché sur une colline du Quercy (Lot). Vitesse limitée à 30 km/h, on entre dans la carte postale par la départementale 13. Il plane dans l'air une envie de casse-dalle paysan arrosé d'un petit coup de rouge. Jusqu'ici, rien d'anormal, si ce n'est une étrange procession portant couvertures et coussins qui disparaît derrière un rideau noir. Une fête païenne dédiée à la lune ? En suivant la foule, on découvre une immense salle de projection à ciel ouvert (photo ci-dessous), aux qualités techniques irréprochables. C'est dans ce cinéma de verdure que se tiennent les Rencontres cinéma de Gindou. Luc Moullet (prix Jean-Vigo 1988 pour la Comédie du travail) y a présenté son dernier documentaire, la Terre de la folie, en ouverture de la 25e édition. Dans le public, il y a ceux qui ont ri et ceux qui n'ont pas supporté. Ils en ont causé le lendemain avec le réalisateur dans la «tchatche» programmée en fin d'après-midi. «Ceux qui viennent ici savent qu'ils vont se faire surprendre. Nous ne cherchons pas à attirer les touristes», revendique Philippe Etienne, le délégué général des Rencontres. C'est l'esprit de cette mostra campagnarde, sans compétition ni montée des marches. Entre les projections, on mange dans la salle des fêtes à la même table que les invités. Nassim Amaouche, l'auteur d'Adieu Gary, vient ici tous les ans depuis son premier court métrage, présenté en 2004