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Critique

Katz-tête de l’art moderne

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Expo. Grenoble présente la première rétrospective en France de ce peintre américain au style inclassable.
publié le 1er septembre 2009 à 6h52
(mis à jour le 1er septembre 2009 à 6h52)

Il faut le dire avec un air appliqué de professeur d’histoire de l’art : Alex Katz appartient à la grande famille de l’expressionnisme abstrait. Problème, il appartient aussi à celle du pop art. C’est que le peintre new-yorkais, né en 1927, est un peu le sans-famille de l’art moderne. A force de n’entrer dans aucune case, on a tendance à le faire entrer dans toutes. Apatride de la palette, donc ? Certainement pas. Si Alex Katz n’appartient à aucune école artistique déterminée, son œuvre n’en demeure pas moins celle d’un artiste américain.

Figures nettes. Tel est, de fait, le point de départ de l'exposition «An American Way of Seeing» qui se tient au Musée de Grenoble jusqu'au 27 septembre. Organisée avec le concours du Sara Hildén Art Museum en Finlande et le Museum Kurhaus de Clèves en Allemagne, cette rétrospective est inédite. Pour la toute première fois, un musée français ouvre ses portes à Katz, monstre sacré, sacrément méconnu du public.

Dans l'ombre relative de personnalités mieux disposées que lui à satisfaire les fantasmes du marché de l'art (comprendre Andy Warhol), Alex Katz a pourtant modifié les standards de l'image. A l'instar de George's Basketball (1957) ou Ada (1959), exposés en ouverture à Grenoble, il est le premier à traiter le fond de ses toiles réalistes comme de pures abstractions. Résultat, des figures nettes, inspirées de la photographie et du cinéma, transposées sur des surfaces lisses et colorées. Et Warhol justemen