Selon la légende, ce qui est donc peut-être vrai, la famille de Robert Aldrich, à qui la Cinémathèque consacre une rétrospective, appartenait à une branche des Rockefeller. Branche que Robert tronçonna dès sa prime jeunesse avec une belle énergie, qu’il allait mettre au service du cinéma, se glissant dans les coulisses de la télévision naissante et dans les pas de grosses pointures hollywoodiennes pour devenir leur assistant. En plus, Bob apprend vite et pige tout.
Ses premiers films font de lui l'héritier bulldozer mais novateur du cinéma américain d'après-guerre. En deux ans, il enquille quatre films qui marquent les esprits. Apache, avec un Burt Lancaster en dernier guerrier de Géronimo, réduit en quasi-esclavage à cultiver l'image du sauvage enfin domestiqué.
Guerre. En quatrième vitesse est le testament précoce qui pousse le film noir vers la tombe, avec un Mike Hammer pas très malin et un peu facho sur les bords. La noirceur rentre-dedans d'Aldrich s'exprime aussi en technicolor dans un autre western, plus crépusculaire, Vera Cruz, dans lequel Burt Lancaster et Gary Cooper, voyous flamboyants, s'affrontent sur un fond diablement romantique. Suit le bluffant Attack ! Une variation cruelle sur la guerre et préfiguration de ses Douze Salopards où Aldrich développe toujours l'idée que pour gagner une guerre, il faut avoir plus d'assassins que ceux d'en face.
Rage. Les succès de ses débuts font d'A