CHARB Directeur de la publication de «Charlie Hebdo»
Chiotte ! C'est la rentrée et déjà un bac blanc. «Faut-il faire des concessions à la liberté d'expression ?» demande le prof faux-cul. Répondre oui vous met d'office dans le camp des censeurs. Ça fait mauvais genre pour un dessinateur de presse qui a participé à la publication des caricatures dites de Mahomet. D'abord, dire que la liberté d'expression est une liberté spécifique est grotesque. La liberté d'expression, vendue séparément de la liberté de circuler, de travailler, d'aimer, ne vaut pas grand-chose. Ensuite,la liberté d'expression n'est pas la liberté de diffamer, d'insulter, d'appeler au meurtre ou de nier un génocide pour le reproduire un jour. Enfin, la liberté d'expression n'est pas réservée aux journalistes, caricaturistes ou humoristes qui s'indignent trop souvent qu'on se choque de leurs propos. La carte de presse ne donne pas l'exclusivité de la liberté d'expression. Le fanatique qui brûle Charlie Hebdos'exprime. S'il le fait dans dans le respect des lois, il n'y a rien à dire.
ROSE FLEMMING Rédacteur en chef (culture) du quotidien danois «Jyllands-Posten»
La liberté d’expression est menacée en Europe. On s’autocensure par peur des représailles. Certains le font suite à des menaces, d’autres par respect. Mais derrière ces attitudes se dessine une discrimination à rebours. Parce que certains groupes sont jugés différents, ils doivent être appréhendés avec