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Libération

La culture côté «Zapping»

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Pour Vincent Giret et Bertrand de Saint Vicent, invités du débat « Le zapping aura-t-il la peau de la civilisation? », l’homme du XXIe siècle jongle avec les médias et survole la culture. Réactions dans la librairie, à l’Opéra et dans la rue. 
par ADRIEN BLANC, étudiant à l'école de journalisme de Grenoble
publié le 18 septembre 2009 à 17h19
(mis à jour le 18 septembre 2009 à 17h23)

Sur une longue table installée dans l'Hôtel de Ville de Lyon, Erik Fitoussi cale des piles de livres récupérés dans sa librairie, « Passages ». La plupart ont un lien avec les débats en cours. « On essaye d'apporter un éclairage en présentant des opinions contraires », dit le libraire. Les lecteurs sont-ils des zappeurs? « Bien sûr. Les gens subissent une énorme pression des médias pour acheter le dernier livre à la mode. J'essaie de leur faire prendre de la distance en mettant en avant certains livres » explique le libraire, qui regarde la télévision pour « ne pas être hors de la société ».

Sur la table d'en face, celle de la grande librairie Decitre, le dernier livre d'Alain Minc attend que son auteur vienne en faire la promotion. « Les gens demandent les livres qu'ils ont découverts dans Le Monde, Télérama ou France Inter. Alors forcément les auteurs médiatiques sortent du lot », explique la directrice adjointe Sophie Erault. « La durée de vie d'un livre est de trois mois dans nos rayons et de trois semaines sur une table de présentation. C'est très peu, mais c'est le jeu », ajoute-t-elle en haussant les épaules.

Le zapping serait bon pour la culture, affirme-t-on à l'accueil de l'Opéra de Lyon. « Les gens ne prennent plus d'abonnements car ils ne veulent plus dépenser des centaines d'euros pour six opéras. Ils sont curieux, ils circulent. Certains vont voir du théâtre, d'autres en reviennent. Le public se diversifie