PATRICK BLOCH Député PS de Paris, maire du XIIIe.
Le droit d’auteur à l’ère numérique a naturellement un bel avenir devant lui. Encore faut-il ne pas bloquer stérilement son adaptation à la révolution Internet en cours. Dadvsi en 2006, Hadopi 1 et 2 aujourd’hui ne sont, à cet égard, que des lois de retardement. Historiquement, le droit d’auteur a toujours su relever les défis technologiques qu’il a trouvés sur son chemin. Et si la loi Lang de 1985 a été adoptée à l’unanimité par le Parlement c’est justement parce qu’elle a fait le choix de la rémunération nouvelle sur la sanction et qu’elle n’entretenait pas l’illusion de vouloir modifier par la loi les pratiques développées par des dizaines de millions de nos concitoyens. Considérons aussi qu’en révolutionnant les modes de diffusion, Internet permet d’atteindre ce qui aurait dû rester l’objectif majeur de toute politique culturelle : l’accès du plus grand nombre aux contenus culturels et éducatifs. Sortons donc de la logique actuelle perdant-perdant : perdant pour les internautes considérés comme des suspects en puissance, perdant pour les artistes qui voient le temps passer, les lignes Maginot contournées les unes après les autres et aucune rémunération nouvelle émerger. Inventons un nouveau modèle économique assurant à l’offre culturelle les financements dont elle a besoin pour se développer. Sinon, c’est la loi de la jungle assurée qui permettra aux plus puissants de négocier, dans leur coin,