En inaugurant, jeudi, la Cité du design de Saint-Etienne, le ministre de la Culture a souhaité que cet «obscur objet du design»devienne accessible à tous les publics. Les visiteurs ont pu en juger dès samedi. Car la voilà enfin, la Cité du design stéphanoise, qui a tant fait polémique dans la ville depuis 2004.
Installée dans divers murs de l'ex-manufacture d'armes, dominée par une tour, elle s'étend sur 33 000 m2, pour un coût de 64 millions d'euros. Elle regroupe l'Ecole supérieure d'art et de design (Esadse), un centre de recherche et de ressources et des résidences de créateurs, le tout installé dans trois bâtiments très bien rénovés du site industriel. Et dans la Platine, nouvel élément, qui devrait en être le poumon.
Agora. C'est cette Platine (pièce d'armement), conçue par les architectes Finn Geipel et Giulia Andi de l'agence berlinoise LIN, qui est restée en travers de la gorge des défenseurs du patrimoine. Elle a en effet impliqué la destruction de quatre petits bâtiments de la Manu. C'était le pari de l'ex-maire Michel Thiollière (UMP) de marier recherche et témoignage industriel de 1864. Le nouvel élu, Maurice Vincent (PS), qui l'avait combattue, va devoir jouer de ce symbole pour affirmer l'identité design de sa ville.
La Platine est un monolithe plat, long de 193 mètres, large de 31, à hauteur variable, de 4,6 à 6,5 mètres, car elle respecte la topographie en pente de ce petit territoire. Sur le papier et les images numériques,