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Libération
Critique

L’éclair Fontaine

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Musique . La rockeuse décalée sort «Prohibition», son nouvel album.
publié le 6 octobre 2009 à 0h00

Attention ! Brigitte Fontaine est de retour, et elle n'est pas contente. Deux ans après le suave Libido, l'artiste la plus allumée et complexe de la chanson française livre le très réussi Prohibition. Un manifeste politique rageur, qui a pris chair dans les interdictions en tous genres qui éclosent ici et là dans le pays, les discriminations (sans-papiers, vieux, malades mentaux et détenus) et le politiquement correct ambiant : «Je ne suis pas énervée, dit la dame. J'ai la rage…» C'est elle, comme toujours, qui signe les textes des onze titres, écrits il y a deux ans et demi, que son mari et complice Areski Belkacem a mis, comme toujours aussi, en musique. Et c'est le producteur Ivor Guest qui a donné la belle patine (majoritairement) rock à l'ensemble, hargneux, mais pas trop.

Menottes. En répétition au centre culturel de Massy (Essonne), avant de partir en tournée, la voilà, bustier en cuir marron, pantalon bouffant et menottes à un poignet (pour son personnage de scène), qui s'avance dans sa loge sur la pointe des baskets. Des médicaments sont posés sur la table basse. De longs cheveux charbon couvrent désormais son dos. «Quand j'étais rasée, je faisais peur. Ça me faisait de la peine. J'ai un désir de communication plus grand, plus juste.»

Avec Prohibition, l'heure n'est donc plus à faire l'andouille(Kékéland, 2001), ni à la complexité «baroque n'roll»de Libido.«Ce disque