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Critique

La maîtrise Givenchy

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Prêt-à-porter printemps été 2010 . Stella McCartney crée une ligne Peace and Love, Sonia Rykiel fait la fête et Phoebe Philo frappe fort chez Céline.
publié le 6 octobre 2009 à 0h00

La première émotion forte dans cette fashion week jusque-là hésitante eut lieu dimanche au lycée Carnot. Assis sagement sur des bancs de la cour d'école, les invités du défilé Givenchy ont vite oublié leur dissipation naturelle. Quinze minutes durant, c'est le recueillement qu'on lisait sur les visages tant les subtilités de la collection de Riccardo Tisci transportèrent l'assistance. Prokoviev tournait sur un vieux 33 tours grésillant quand le premier modèle s'avança. Le losange, très utilisé par le couturier italien, servait de base cardinale à une construction graphique très maîtrisée. Cette géométrie se retrouvait sur les tops, les blouses et les vestes, dans une bichromie noir et blanc qui reste sans équivalent en matière d'élégance. L'autre séquence forte fut celle d'un imprimé au motif hésitant entre la peau de serpent et l'esthétique psychédélique. Recouvrant leggings, robes courtes et vestes trois quarts, le dessin ornait d'une seconde peau ces femmes chimères. Des sarouels légèrement resserrés sculptaient des silhouettes orientalisantes. Puis les minijupes plissées en cuir, les vertigineuses chaussures bandées de noir apportèrent une légère touche bondage à l'ensemble, avant que MariaCarla Boscono, la top et amie-muse de Tisci, dans une robe d'une blancheur virginale ne vienne clore ce show magistral, où Tisci a déniché le Graal en matière de mode : l'exact équilibre entre recherche et commerce.

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