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Critique

Tiffany ardent

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Art nouveau . Première exposition en France des vitraux et vases en verre du touche-à-tout américain.
publié le 8 octobre 2009 à 0h00

Il faut aller au musée du Luxembourg découvrir l’audace, la somptuosité de coloris, le luxe des matériaux et l’iridescence du créateur Art nouveau que fut Louis Tiffany. Né en 1848 à New York, ce jeune homme de famille, parti pour une carrière de peintre, retranscrivit finalement la peinture dans le verre.

Ses œuvres sont présentées pour la première fois en France, dans une exposition lumineuse. Elle a été montée par les Beaux-Arts de Montréal, qui ont acquis une église voisine, rue Sherbrooke, dont les vitraux datent de la grande période de Tiffany. Quatre d’entre eux sont accrochés au cœur de l’exposition.

Cette présentation comble un vide : célèbre en Amérique ou au Royaume-Uni, Tiffany ne jouit pas de la même notoriété chez nous. Jusqu’ici, on ne trouvait aucune publication originale en français sur cet artiste, pouvant pourtant rivaliser avec le contemporain Emile Gallé. De même, on ne peut que déplorer le manteau d’oubli jeté ici sur le mouvement Arts & Crafts, berceau de ce foisonnement artistique dans le monde, qui n’eut que le tort de naître outre-Manche.

murs. Louis était fils de Charles Tiffany, joaillier à l'enseigne Tiffany & Co à New York. Le peintre fit ses Grands Tours dans les années 1860 et se convertit à l'orientalisme à Paris. Du Maghreb, il a ramené des paysages assez consciencieux de foires et mosquées. Rentré à New York, il se mêla aux artistes antiacadémiques. Le basculement survint à la trentaine, lorsqu'il se rapprocha de la société de