Le crooner pub rock nous répond depuis «un bureau de marché aux fruits à Glasgow (faisant salle de concert) ; pas bien glamour, peut-être, mais avec tout un tas de gens allant et venant et riant à la ronde ; une bonne équipe de campagne, en tournée…»
Qu’y a-t-il d’autre que la mélancolie, la détresse, l’abandon, comme inspiration des chansons ?
Il y a la vie de tous les jours. Ces petits riens auxquels nul ne prend garde, les infimes marques de tendresse qu’on néglige, les dames courageusement âgées, les camionneurs chevaleresques…
Mais fredonner et bercer sa peine est cathartique ?
Hmm. Je compose des chansons depuis que j’ai 14 ans et cela ne s’arrange pas tant que ça… Je serais donc enclin à répondre non.
Ce qui distingue cet album des précédents ?
Plus d’espace. Je crois que c’est mon enregistrement le plus fouillé, avec la meilleure profondeur. J’ai appris avec le temps, à rendre plus justement ce que j’entends dans ma tête. J’ai su très exactement ce que j’attendais de cet enregistrement ; les autres étaient plus livrés à la bonne fortune.
Le fleuron de «Truelove’s Gutter», à votre goût ?
For Your Lover Give Some Time.
Pourquoi ?
Parce que c’est la vie même.
Comment vos morceaux naissent-ils ?
Mon Dieu, je n’ai pas du tout de réponse à une telle interrogation. Cela prendrait une éternité à expliquer… et quand bien même, cela ne résoudrait rien. En gros, les chansons se présentent simplement à mon esprit entièrement finies. Je les entends du dedans, dans ma tête, et tout le processus consiste à faire comprendre aux gens avec qui je travaille comment j’entends ces chansons.
Vous pensez à la mort, au suicide ?
Vous voulez vraiment me déprimer ?! Je n’ai pas peur de mourir, j’ai peur de ne plus vivre… Je vois bien que la mort est quelque chose que nous ne contrôlons pas d