L’ambiance est exécrable au sein de l’Orchestre national de Lyon (ONL). Un nouveau directeur général, Laurent Langlois, exaspère une partie des musiciens et le chef d’orchestre, Jun Märkl, en empiétant régulièrement sur leurs prérogatives artistiques. La ville de Lyon, après avoir laissé l’institution gérer seule ses tensions, se retrouve obligée de jouer les pompiers.
En arrivant à la tête de l'Auditorium, maison de l'ONL, début mai, Laurent Langlois avait prévenu qu'il comptait «travailler la matière sonore» (1). Prérogative habituelle du seul maestro. Les tensions se sont ensuite multipliées au sujet des embauches, des licenciements, des tournées, des orchestres invités, etc. Le nouveau directeur, expliquent certains musiciens, veut peser sur tout. Juste avant l'été, il aurait tapé du poing sur la table et expliqué qu'il disposait de pouvoirs élargis par rapport à ses prédécesseurs. Depuis, tout le monde cherche à vérifier si c'est vrai.
Guignol. Les conflits de compétences au sein d'institutions musicales sont plutôt classiques. Mais, cette fois, la crise semble plus aiguë. Un épisode ahurissant l'a cristallisée, à l'occasion d'un changement de plaquette. Le programme initial de la saison 2009-2010 représentait sur sa jaquette Jun Märkl à la baguette. Un nouveau programme a été imprimé, avec à la place du maestro… Guignol ! Personne n'a compris cette brutalité, qui renvoie par ailleurs les Lyonnais aux clichés de l'après-guerre, lorsque leur ville