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Libération

Faire ou ne pas faire la foire ?

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Considéré généralement comme un rendez-vous incontournable, la Fiac ne l’est plus pour certains galeristes.
publié le 23 octobre 2009 à 0h00

Septembre 2008, court-circuit dans les affaires. Lehman Brothers perd 3,9 milliards de dollars et l’artiste britannique Damien Hirst fait cocus ses galeristes, Jay Jopling et Larry Gagosian, avec Sotheby’s. 223 œuvres inédites sont vendues aux enchères pour 140 millions d’euros, sans intermédiaires. Ça chauffe alors dans les boules de cristal, on prédit un capitalisme financier moralisé et un marché de l’art transfiguré. Raté : en 2009, Wall Street se fait coudre les poches pour un bonus de 140 milliards et les galeries, remises du coup de Trafalgar, continuent de faire la foire.

Pour la 36e année consécutive, on vient donc de Munich ou Beyrouth, Florence ou New Delhi se payer une vitrine à la Fiac de Paris. Malgré les frais de location, de régie, de production, 210 exposants et 4 200 artistes participent à la foire d'art contemporain la plus coûteuse au monde. A 440 euros le mètre carré pour un stand d'exposition, le budget grimpe vite dans les zéros. La crise économique en perd son nord, mais parole de galeriste, «on regarde aux dépenses. Si on fait et refait une foire, c'est que la précédente n'a pas si mal marché», admet Yvon Lambert. Présent à la Fiac depuis sa création en 1974, il en a dirigé le comité d'organisation en 1996 et resigne cette année avec la même «envie» ; pour ne pas dire nécessité. C'est que les foires sont devenues indispensables. Avec ces lieux de visibilité, de vente et de contacts, les artistes et marchands ont l