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Libération

Le Garage MU

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publié le 24 octobre 2009 à 0h00

«T'as trop bu !» Manque de chance, c'est Daniel Darc qui passe à vélo devant le Garage MU. Le chanteur de Taxi-Girl prend l'apostrophe pour lui et le fâcheux qui vient de lancer ce bel hameçon va se cacher dans les jupes des filles, sans son gros poisson. Le DMezcal fait son apparition, c'est lui qui vend les vers de terre au jus d'agave à la terre entière. Bonne pêche à la mouche cantharide. Le spectacle continue sur la voie publique. En truandaille, un hussard entreprend une fille sur le capot d'une voiture. Le propriétaire de la tire s'énerve et veut démarrer. Les langues à la glu et à la bière ont du mal à se décoller. A l'intérieur de la zone autonome temporaire, une masse compacte, que dis-je, une foule digne de la grande époque du Front populaire s'acharne sur la porte. Ça doit être l'avènement de l'Empire de MU pour générer une ferveur qui ferait peur au pire stalinien. Le plus drôle, c'est qu'ils sont tous là, famille nombreuse du cercle Pan, clonée, incestueuse, un amas de bébés nitroglycérine. Cheval Blanc chante le tétrachlorure du Grand Jeu. Mathilde Tixier, en chapeau haut-de-forme déclame son texte. Le photographe Dom Garcia dédicace son livre de photos sur le légendaire cercle Pan. L'épicier du coin déverse son flot de vodka et de bière. C'est vrai qu'à force de sucer la Veuve et d'autres bulles, moins papales, on lève facilement le nez sur le petit picrate des zincs. Pas de ça ici, tout est bon pour la quête de la nuit assoiffée. Les