Steven Cohen est un oiseau rare que l'on n'aimerait pas voir s'envoler. L'an dernier, il devait présenter un nouveau spectacle dans le cadre du festival d'Automne, mais, pour des raisons de santé et parce que cette création avait du mal à aboutir - elle parle du suicide de son frère Mark -, le tout fut annulé. Voilà donc un an que l'on attend Golgotha, qui vient d'être créé aux Subsistances de Lyon et qui est présenté au centre Pompidou, toujours avec le festival d'Automne.
Psychologie. Depuis qu'on l'a rencontré en 2003 chez Régine Chopinot, au Ballet Atlantique où il était invité en résidence avec son partenaire Elu, on ne l'a plus quitté. Lui non plus, qui revient régulièrement en France. Sud-Africain blanc, homosexuel et juif, se qualifiant lui-même de «monstre juif et pédé» alors que l'on ne peut imaginer un homme plus charmant, cet artiste plasticien titulaire d'un bachelor of arts en psychologie est rapidement venu à la performance, faisant de son corps le lieu de tous les conflits.
Car le personnage aux messages politiques et sociaux parfaitement clairs est plus complexe qu’il n’y paraît dans ses costumes de travesti, reine de toutes les gay prides. Né en 1962 à Johannesburg, le performeur qui n’hésite pas à provoquer se met dans tous ses états, avec une bonne dose d’humour qui aide à supporter la souffrance et à moins vomir. Chacun de ses spectacles est une claque que l’on reçoit plus ou moins violemment, même si l’homme rév