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Libération

Frédéric Mitterrand et Marie NDiaye s'expliquent

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Choqué par l'antisarkozysme de Marie NDiaye, le député Eric Raoult réclame un «devoir de réserve» pour les lauréats du Prix Goncourt. Sollicité pour soutenir l'écrivaine, le ministre de la culture minimise la polémique.
La romancière Marie Ndiaye, le 02 novembre 2009 à Paris. (AFP Bertrand Guay)
publié le 13 novembre 2009 à 0h00

Finalement, Frédéric Mitterrand a mis un terme à la polémique. Hier, il a renvoyé dos-à-dos, en prenant soin de ne fâcher personne, Eric Raoult et Marie NDiaye. Mardi, le député UMP de Seine-Saint-Denis avait interpellé le ministre de la Culture à propos d'une interview accordée en août dernier aux Inrocks par la lauréate du prix Goncourt 2009. Elle y dénonçait la «détestable atmosphère de flicage, de vulgarité» de la France de Sarkozy qu'elle qualifiait de «monstrueuse». Dans une demande écrite au ministre, Eric Raoult enjoignait ce dernier à «indiquer sa position sur ce dossier» après avoir suggéré un «droit de réserve dû aux lauréats du prix Goncourt». Le député semblait ignorer que l'interview était antérieure à l'obtention du prix, mais aussi que le «devoir de réserve» s'appliquait aux préfets. Il a fini par le reconnaître hier. En toute candeur, bien sûr.

La prudence avec laquelle le ministre de la Culture est intervenu montre à quel point ses quatre premiers mois passés rue de Valois ont été un rude apprentissage politique. Celui qui se présentait comme un ministre de soutien aux artistes s'est épuisé dans les polémiques. En prenant la défense du rappeur Orelsan, déprogrammé aux Francofolies. En soutenant Roman Polanski, arrêté à Zurich pour une affaire de détournement de mineure datant de 1977. En se défendant lui-même - à propos de son roman la Mauvaise Vie, publié en 2005 - en réponse aux accusations for