En déplacement dans l'Isère, le ministre de la Culture a répondu hier après-midi par téléphone aux questions de Libération concernant la polémique entre Marie NDiaye et Eric Raoult.
Comment réagissez-vous à cette polémique entre Eric Raoult et Marie NDiaye ?
En tant que ministre de la Culture, je ne veux pas entrer dans cette petite polémique que j’estime anecdotique et, pour tout dire, ridicule. J’aimerais plutôt parler d’un différend. Sinon, sur le fond, je répète que le prix Goncourt est totalement libre, qu’il n’est pas une institution de la République et que son attribution n’impose à son lauréat aucun devoir de réserve. Imaginer que je puisse douter de cette liberté est grotesque.
En tant qu’écrivain et citoyenne, Marie NDiaye écrit et dit ce qu’elle veut. Mais Eric Raoult, en tant que citoyen et élu, aussi. Ce n’est pas un ami mais un proche, un homme chaleureux qui, dans les deux mois qui viennent de s’écouler, s’est révélé, dans la majorité, un des plus gentils et des plus offensifs pour prendre ma défense. Pour ce que j’en connais, c’est un type entier. J’imagine qu’un matin, il a dû se réveiller en se disant : Mais qu’est-ce qu’elle a à dire du mal de la France, celle-là ? Par ailleurs, c’est un parlementaire qui, en tant que tel, a le droit de poser des questions écrites au ministre de la Culture. Mais imaginer que ce qu’il a exprimé représente le point de vue du pouvoir, de l’Etat, voire du Président, serait totalement absurde.
J’imagine qu’en ce qui concerne les déclarations de Marie NDiaye, il en est de même : ses propos n’engage