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Libération
portrait

Avis de tempête

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Rebecca Miller. Peintre, écrivaine, réalisatrice, la fille d’Arthur Miller et compagne de Daniel Day-Lewis est aussi un tempérament.
publié le 14 novembre 2009 à 0h00

Avant d'aller la rejoindre à Dublin, pour deux heures de papotage dans le bar feutré d'un hôtel chic, nous ne savions de Rebecca Miller que ce qu'en livrent Internet et les coupures de presse. Femme blanche de 47 ans, fille de la grande photographe Inge Morath et du dramaturge Arthur Miller. Epouse de l'acteur Daniel Day-Lewis, avec lequel elle vit en Irlande depuis quatre ans. Peintre, puis actrice, puis cinéaste et maintenant écrivain. Son premier roman, Les Vies privées de Pippa Lee, vient de paraître dans pas moins de trente pays (au Seuil, en France). Le film qu'elle en a tiré immédiatement est arrivé cette semaine sur les écrans français. L'histoire d'une femme de 50 ans qui ne sait plus vraiment qui elle est : épouse, amante, fille, mère, bourgeoise, rebelle ? Si bien qu'en entrant dans cet hôtel de l'Upper Merrion Street, nous nous attendions à rencontrer Pippa Lee en vrai, kaléidoscope d'émotions au pedigree étouffant. C'eût été trop simple.

Rebecca Miller est une très jolie femme aux yeux bleu-gris et aux cheveux châtains ondulants. Amicale, vive, juvénile, directe. Surtout, c’est une tempête sous un crâne. Une créatrice compulsive et une penseuse maniaque, selon ses propres termes. A la moindre question, son regard s’enfuit à travers la pièce en quête d’un point d’appui, puis sa parole se libère comme une vague qui vient déposer sur votre coin de sable tout un vrac de poissons morts et d’étoiles de mer.

Rebecca s’est cogné des années d’analyse jungienne sur