Censée repérer les croisements entre l'Art nouveau, du tournant du XIXe au XXe siècle, et le psychédélisme né dans les années 60, cette exposition avait tout pour plaire. Le regain d'intérêt des musées pour le design, un sujet décoiffant et une scénographie assez marrante auraient pu surmonter le handicap de ces salles d'exposition impossibles. Hélas, pour une ligne reliant le dessin de Didier Moreau aux élégantes illustrations d'Aubrey Beardsley, mort à 25 ans en 1898, exhumé en 1966 au Victoria & Albert Museum, que de gribouillis.
Rapprocher une affiche de Loïe Fuller et une pochette de disque du groupe Cream, un siège-éléphant de Rancillac, un fauteuil de Gaudí et une chaise de Bugatti, pourquoi pas ? Encore faut-il comprendre, et faire comprendre.
Le vague prétexte des «formes organiques» autorise un passage par Dalí, assez hors sujet, ou par Allen Jones, dont la femme déshabillée à quatre pattes a peu à voir avec les vases Gallé, mais tout avec une vulgarité affichée dans la révolution des mœurs.
Ce que le visiteur constate, c'est plutôt la différence que la proximité. Issu du renouvellement de la peinture au XIXe et du mouvement britannique Arts&Crafts, l'Art nouveau recourait à des matériaux précieux pour faire entrer la beauté dans les intérieurs. Dans les tons pastels, ses sources visuelles se situent aussi bien dans la calligraphie arabe que dans les courbes végétales. Ses inspirations sont à chercher du côté du théâtre, de la