Il y a deux ans exactement, les éditions du Seuil célébraient leurs 70 ans avec une belle exposition au centre Pompidou. Aujourd'hui, la prestigieuse maison de la rue Jacob, dans le VIe arrondissement de Paris, devenue filiale du groupe La Martinière en 2004, affiche surtout des blessures. Dernière en date : la démission de son directeur général, moins d'un an après sa prise de fonction.
Officiellement, Thierry Pech - qui a souhaité ne faire aucun commentaire - quitte son poste parce qu’il a eu une belle proposition ailleurs, dans la presse, semble-t-il. Officieusement, beaucoup en interne voient là l’aboutissement logique d’une situation qui s’était détériorée au fil des semaines.
Thierry Pech est arrivé au mauvais moment : il a dû gérer un plan social qui s’est clos récemment sur le départ d’une vingtaine de personnes du Seuil. Il n’est pas inhabituel que le conducteur d’une «charrette» finisse parmi ses passagers. Mais surtout, ce départ pourrait être le résultat d’un constat d’impuissance. Le Seuil est une maison complexe où les vrais centres de pouvoir sont les «pôles» (les départements), notamment ceux de littérature et de sciences humaines, dirigés respectivement par Martine Saada et Monique Labrune.
Coincé entre le PDG du Seuil, Denis Jeambar, un peu éloigné des affaires courantes, et deux directrices de pôles très actives, Thierry Pech n’a sans doute pas eu autant de marge de manœuvre qu’il l’aurait souhaité. Par ailleurs, il n’aurait pas su convaincre Hervé