Entre deux terrils noirs et le stade de foot Bollaert, va se faufiler, avec un an de retard, le futur Louvre-Lens, dont la première pierre a été posée vendredi. Si la nouvelle «aile» décentralisée du plus grand musée national français s'installe sur un ancien carreau minier de 20 hectares, c'est justement grâce à ce vaste site de mémoire, «pour y créer un geste fort pour un peuple qui a souffert», comme l'a clamé le maire de la ville, Guy Delcourt. Le musée va devoir faire avec ce paysage anciennement noir, «il faut que la modernité y change de peau», a surenchéri le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, qui, en pleine pluie de grèves dans les musées (lire ci-contre), a inauguré ce futur fleuron d'espoir sous le soleil.
radeaux blancs. La mue tant attendue par tous les acteurs politiques du Nord-Pas-de-Calais et les habitants revient à l'agence japonaise Sanaa, qui a gagné le concours international d'architecture en 2005, avec la paysagiste Catherine Mosbach. A mots aussi comptés que leur vocabulaire architectural joue l'effacement, les deux concepteurs, Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, expliquent comment ils ont souhaité respecter ce cadre historique industriel, s'intégrer avec douceur dans la nature. Comment ils ont imaginé six bâtiments assez bas qui coulent comme des bateaux dans un grand parc aux multiples entrées. Chaque pavillon correspond à un énorme programme muséal qu'ils ont morcelé, tout en reliant délicatement leurs sorte