Hache de guerre ou boomerang ? La première nomination de Frédéric Mitterand dans le secteur du théâtre public a déclenché un pataquès. Un rassemblement est prévu à Montpellier le 17 décembre ; deux lettres ouvertes et une pétition ont déjà été envoyées au ministre de la Culture. Motif de l'agitation : la nomination, le 3 novembre, de l'auteur dramatique Jean-Marie Besset, pour succéder à partir de janvier 2010 à Jean-Claude Fall à la tête du Centre dramatique national (CDN) de Montpellier. La fronde se focalise sur deux points : les conditions de nomination de Besset, jugées «inéquitables», et l'annonce de l'arrivée à Montpellier, pour l'épauler, du metteur en scène Gilbert Désveaux, inconnu du milieu du théâtre public, mais dirigeant de la société GDP, spécialisée dans l'événementiel, co-organisatrice des festivités du 40^e anniversaire de l'arrivée au pouvoir du colonel Kadhafi à Tripoli…

Depuis six semaines, l'affaire envenime des rapports déjà compliqués entre spectacle vivant et ministère de la Culture. Toujours symboliques, les nominations de directeurs des 37 centres dramatiques sont le fruit de subtiles tractations entre ministère, collectivités locales et artistes. A Montpellier, cet équilibre a volé en éclats. Depuis 1995, les nominations sont encadrées par une procédure contraignante : appel à candidatures, dépôt de dossiers et auditions avant décision finale. Celle-ci revient au ministre, qui a une voix prépondérante puisque son administration f