A l'occasion de la sortie du film Avatarde James Cameron, la Cinémathèque française propose une réjouissante rétrospective consacrée au cinéma 3D. Jusqu'au 3 janvier, elle invite à découvrir les grandes époques de l'histoire du cinéma en relief, avec la projection d'une trentaine de films, dont une grande partie jamais exploitée dans les salles françaises, ou alors en «copie plate».
Anaglyphe. Films d'auteur, d'épouvante, western, dessins animés, séries B et même pornos, des productions hollywoodiennes aux expérimentations les plus originales, le cinéma en trois dimensions est un étrange domaine qui, de façon cyclique, suscite un engouement, une curiosité passionnée et la mise en œuvre de moyens techniques considérables, avant d'être abandonné.
Les premiers essais commencent dès le milieu du XIXe siècle avec des images. En 1838, le physicien britannique Charles Wheatstone conçoit un appareil qui permet la perception du relief à partir de deux images planes et de deux miroirs à 90 degrés. C'est l'invention du stéréoscope.
Dans la foulée, de nombreux chercheurs s'essaient à l'exercice et on ne compte plus la masse de brevets et d'appareils redoublant d'imagination et de complexité : stéréoscope à prisme, stéréoscope-fantascope, photobioscope, zootrope, etc. Parmi les plus hallucinants : les lunettes électriques à obturateur d'Auguste Rateau (1896) ou le cyclo-stéréoscope de François Savoye (1952), un réseau en forme de tambour composé de barre