L'arrivée sur l'esplanade du Centre Pompidou ressemble à une aire d'évacuation humanitaire. Une foule gigantesque se presse pour entrer à la Chromatic Night de J&B. Avec Mia, nous avons un petit mouvement de recul, mais Sir Lawrence, dans la même galère, nous rassure : «Vous avez un bracelet VIP ! Ça va passer !»
Vingt minutes plus tard, nous voici dans le monde des castes chromatiques. La foule, ce sont les bracelets bleus, le reste est composé d'un agencement de couleurs VIP : rose, orange, vert. Nous sommes dans la catégorie rose, mi-figue, mi-raisin, c'est-à-dire que la mezzanine et ses bars nous sont interdits. Un garçon m'assure qu'une bagarre de masse a éclaté à l'extérieur, car on refuse l'entrée aux bleus qui sont près de deux mille. A l'intérieur, on regarde le show des extraterrestres aux échasses. Dirigeons-nous vite vers un lieu moins peuplé, il s'agit du Magnifique, l'ancien bar-appartement d'Alain Delon. C'est l'after de Gaspard Yurkievich. L'endroit est cosy avec des relents de Don Juan 73. Je retrouve Daniele pendant que des filles se déhanchent devant des bouteilles de champ.
Il est temps de changer de quartier. Filons, vers ce vieux XXe arrondissement que j'ai connu dans ses derniers soubresauts : marchands de couleurs, vitriers itinérants, et musiciens de rue aux orgues de barbarie. Près du quartier Saint-Blaise, voici les Ogresses, bar et salle de spectacles associative. Mia et Marie-Myriam parlent de volcans et de tartares. Fr