Menu
Libération

José Luis Zapatero sonne la retraite à 67 ans

Article réservé aux abonnés
par François Musseau, MADRID, de notre correspondant
publié le 1er février 2010 à 0h00

L'opposition de droite vitupère contre l'initiative («Cela arrive mal, tard et sans dialogue»), les deux grands syndicats y sont furieusement opposés et les rangs socialistes grondent de l'intérieur. En repoussant de 65 à 67 ans l'âge de la retraite, le Premier ministre espagnol José Luis Zapatero a lancé un pavé dans la mare du politicamente correcto. Un tabou a été levé, avec d'autant plus de force que ce coup d'audace est le fait d'un socialiste dont l'un des credos, malgré la profonde récession traversée par l'Espagne, est de maintenir coûte que coûte les acquis sociaux. «Le plus commode pour nous, ce serait de ne rien faire, et de laisser cette tâche ingrate au gouvernement qui sera aux manettes en 2020 ou 2025, s'est justifié Zapatero. Mais, si nous voulons sauver les caisses de la Sécurité sociale, encore excédentaires, il nous faut agir dès maintenant. Ou alors, tout simplement, notre système de retraites implosera.»

Cette petite révolution sociale, conspuée dans les sphères politiques mais applaudie par la plupart des experts comme un «exercice de réalisme», se fera de façon progressive. Si Zapatero maintient le cap annoncé, l'âge de la retraite reculera à partir de 2013, à raison de deux mois de travail supplémentaires par an. Ce qui signifie qu'en 2025, la retraite à 67 ans sera une réalité pour les Espagnols, futurs pionniers en Europe avec les Néerlandais. Tous ceux nés après 1959 sont concernés par cette réforme. Une